
Au collège, en salle d’étude, une fille assise à côté de moi me fait du pied. Je ne sais pas comment réagir, submergé par des émotions trop fortes et trop contradictoires. Je réponds à ses avances en lui frappant les tibias. Je rougis et bredouille des insultes. Ça la fait rire. Je me souviens que l’odeur de sa transpiration (c’est presque l’été ; elle porte un débardeur gris-vert, échancré, laissant voir l’arrondi de ses seins) m’excitait.
Quelques temps plus tard, elle me donne rendez-vous un samedi après-midi, devant le collège, pour « sortir ensemble ». Mon père insiste pour m’accompagner en voiture et nous emmener au cinéma. J’ai honte. Heureusement, elle ne vient pas au rendez-vous. Nous rentrons. Je me sens triste et soulagé. Une fois retourné à la maison, j’écris SALOPE, avec les doigts, dans de la poussière recouvrant un meuble.